Cote de consommation d'essence - qui croire ?
Kristell Baune
Il ne faut pas se leurrer, le choix d'une voiture est (très) influencé par son impact sur le portefeuille.
À ce sujet, la consommation d'essence est un point sensible. Pour certains, c'est une façon de contribuer au mieux être de la planète et pour d'autres - pour ne pas dire tout le monde - c'est ce qui les fera choisir pour un modèle plus qu'un autre.
Depuis 2015, Ressources Naturelles Canada a changé (enfin!) la méthode de calcul imposée aux fabricants pour tenir compte de plus de facteurs "normaux", c'est la méthode à 5 cycles. Ainsi, la température froide (ironiquement le test de froid se fait à -7C !! Est-ce qu'ils habitent au Canada ces gens ?), la température chaude et une vitesse au-delà de 100 km/h ont été ajouté aux critères de test.
Toyota illustre bien la méthode à 5 cycles :
Jusqu'à maintenant, pour monter un dossier comparatif, j'utilisais les données évaluées par le département américain de l'énergie (www.fueleconomy.gov) car elles sont plus réalistes (la méthode à 5 cycles est utilisée depuis 2008 aux É.-U.).
Un grand pas pour les Canadiens
Voici maintenant comment elles se comparent. Je prends comme exemple le véhicule que j'essaie cette semaine : Toyota Tundra AWD 2016 - avec un moteur V8 5.7L à essence. Le modèle a été révisé en 2014 et n'a pas changé depuis.
Voyez la différence drastique des résultats entre les 2 méthodes canadiennes après l'introduction de la méthode à 5 cycles (2015).
C'est une bonne nouvelle pour les consommateurs canadiens. Ils peuvent maintenant calculer leur budget d'essence plus réalistement, mais surtout ils n'auront plus l'impression de se faire avoir !
Les émissions de gaz à effet de serre : en attendant les vrais chiffres au Canada
Les américains ont encore une longueur d'avance sur les calculs d'émission de CO2. Leur cote propose une valeur qui tient compte du CO2, du méthane et du protoxyde d'azote et non pas seulement du dioxyde de carbone.
Et, comme il n'y a pas seulement les émissions venant de la combustion en roulant qui polluent, ils ont ajouté une variable supplémentaire : les gaz à effets de serre produits par la fabrication du combustible que vous mettez dans votre voiture !
Cette donnée devrait être, selon moi, mis plus souvent de l'avant. C'est aussi sur ce principe que j'émets des réserves sur les véhicules électriques. Sachant que la plupart des pays produisent de l'électricité avec du charbon... est-ce qu'une voiture électrique dans un de ces pays est si écologique que ça ...
Les véhicules électriques évalués comme il se doit
Le site américain vous donne avec précision les polluants de l'air émis pour la fabrication de l'énergie électrique selon l'état où vous habitez.
Le Washington Post a publié de beaux graphiques sur les modes de production d'électricité par État. Dans cet article, nous apprenons que le charbon (34%) est encore la principale source de production, tout en étant en déclin. L'hydro-électricité (7%) et l'énergie éolienne (5%) sont, à l'inverse, marginales.
Prenons en exemple un voiture complètement électrique : la Nissan Leaf (24 Kwh), dans l'état de West Virginia et dans l'état du Vermont, les deux opposés sur le graphique du Washington Post.
Source : Département américain de l'énergie www.fueleconomy.gov
Alors que les consommateurs canadiens pensent que leur voiture est sans impact sur l'environnement, les américains peuvent voir à quel point la Leaf pollue plus en West Virginia qu'au Vermont.
Pour conforter votre conscience écologique, un modèle à essence de la même catégorie - la Honda Fit par exemple - émet 194 g /km de gaz à effet de serre + polluant suite à la production de l'essence (aux États-Unis).
En conclusion
Je vais continuer à utiliser www.fueleconomy.gov pour obtenir des données plus précises, car leur site est beaucoup plus convivial et complet.
Et surtout, méfiez vous des publicités qui vous disent que votre voiture électrique n'émet pas de gaz à effet de serre !